Des villes pensées pour la voiture, pas pour les enfants

Depuis des décennies, nos territoires sont conçus principalement pour et autour de la voiture. Les autres besoins ont souvent été relégués au second plan. Les enfants, par exemple, n’ont quasiment pas de place pour eux dans l’espace public ce qui limite leur autonomie et leur bien-être :

80 à 90 % de la surface des villes françaises sont réservés à circuler, stationner, dormir, travailler, se divertir ou encore consommer…

Dans l’étude de Sandrine Depeau, « L’enfant en ville : autonomie de déplacement et accessibilité environnementale », l’auteur estime qu’alors que nos grands-parents ou arrières grands-parents parcouraient plusieurs kilomètres à pied par jour, les enfants d’aujourd’hui ne sont autorisés à se déplacer seuls que dans un rayon réduit, inférieur à 500 mètres.

Beaucoup d’enfants vivent une vie assez sédentaire :

  • 35 à 40 % seulement des enfants se rendent aujourd’hui à l’école à pied ou à vélo, contre 60 % il y a 30 ans (source : ADEME 2020).
  • 4 enfants sur 10 âgés de 3 à 10 ans, ne jouent jamais dehors pendant la semaine (source : Institut National de Veille Sanitaire).

Les enfants, indicateurs d’une ville réussie

Un espace accueillant pour les enfants est souvent un excellent signal d’aménagement réussi d’une ville car il répond à plusieurs objectifs : sécurité, signalétique adaptée pour se repérer facilement dans l’espace, accessibilité, abaissement des vitesses, davantage de nature en ville, des espaces de convivialité qui favorisent le lien social et entre toutes les générations, des espaces pour jouer et faire du sport, des espaces pour s’assoir, se rafraîchir, créer, contempler…

Un territoire qui prend en compte les besoins des enfants permet de concevoir des villes adaptées pour toutes et tous.

L’avis des enfants compte !

Pour mieux prendre en compte les souhaits des enfants, l’ADEME (l’agence de la Transition écologique) a mené une étude sur l’évolution des villes « Faire la Taille » qui a analysé 13 projets partout en France. Elle a interrogé les enfants sur leurs habitudes, leurs appréciations des espaces actuels et leurs suggestions pour améliorer les villes.
Ces remarques et propositions des enfants sont essentielles pour rendre les villes plus agréables et attractives.

Comment faire changer les villes ?

Pour donner plus de place aux enfants dans les villes, il faudrait la réaménager. Par exemple proposer des espaces permettant aux personnes de tout âge de se réunir pour faire plusieurs types d’activités.

Cela aurait plein d’avantages :

  • Un renforcement du lien social et entre les générations.
  • Des quartiers plus apaisés avec moins de voitures en circulation et en stationnement, donc plus sécurisés, encourageant l’autonomie des enfants dans leurs déplacements.
  • Des espaces donnant la priorité à la marche et au vélo, ce qui réduirait la sédentarité des jeunes et améliorerait leur santé.
  • Des espaces verts proches de chez soi où il est possible de se rendre facilement.
  • Des lieux stimulant la curiosité des jeunes et leur intérêt pour la nature…

En s’inspirant des besoins des enfants, les villes deviennent plus accueillantes non seulement pour eux, mais aussi pour les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite, et, plus généralement, pour tous les citoyens.

Il y a de nombreux bénéfices à repenser l’aménagement des villes : une amélioration de la santé, un air de meilleure qualité, plus de sécurité, moins de bruit, plus de convivialité, plus d’inclusivité…

ADEME