Les PFAS c’est quoi ?

Les PFAS sont des substances chimiques synthétiques, cela veut dire qu’elles n’existent pas naturellement dans l’environnement mais qu’elles sont créées par les êtres humains depuis le milieu du 20 siècle.

Les PFAS, substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, regroupent des milliers de substances ayant des éléments chimiques en commun, en particulier la liaison carbone-fluor.

Les PFAS sont appelées des polluants « éternels » car ce sont des substances qui peuvent persister dans l’environnement. Comme elles sont utilisées dans la fabrication de très nombreux objets et qu’elles persistent longtemps, elles s’accumulent dans l’environnement.

Pourquoi sont-elles utilisées ?

Les PFAS ont des propriétés variées très utiles, elles sont notamment antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes aux agressions chimiques et fortes températures.

Ces caractéristiques ont fait d’elles des substances incontournables dans la production de nombreux produits. Les PFAS sont très régulièrement présentes dans :

  • les emballages alimentaires anti-gras,
  • les revêtements antiadhésifs des ustensiles de cuisine,
  • les textiles déperlants et imperméables,
  • certains produits médicaux et cosmétiques,
  • certains produits phytosanitaires,
  • certaines substances pharmaceutiques,
  • certains types de mousses anti-incendie,
  • dans de nombreux objets du quotidien comme les voitures, les téléphones, les ordinateurs…

Pourquoi c’est un problème ?

Les PFAS polluent l’air, les sols et l’eau de nombreuses manières.

Au moment de la fabrication des produits contenant des PFAS, puis de leur utilisation et de leur fin de vie, des substances sont libérées dans l’air, dans l’eau et dans les sols. Ces polluants restent en suspension dans l’air et retombent au sol entraînés par les pluies.

Les PFAS sont aussi rejetées dans l’eau ou les sols par les eaux usées des industries utilisant des PFAS pour fabriquer leurs produits.

L’utilisation de pesticides libère des PFAS qui persistent ensuite dans les sols et les eaux souterraines et superficielles.

Les PFAS présents dans les lessives, les cosmétiques, les médicaments… sont libérées dans l’eau de la douche, des toilettes, de la machine à laver et sont retrouvées dans les eaux usées.

100 %

des personnes étudiées par Santé Publique France entre 2014 et 2016 avaient des PFAS dans leur organisme.

Source : Imprégnation de la population française par les composés perfluorés : Programme national de biosurveillance, Esteban 2014-2016

Il a déjà été prouvé que la pollution aux PFAS peut avoir des effets néfastes sur la santé. Le rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de juillet 2020 dresse la liste des différents effets possibles :

  • La diminution de la réponse immunitaire à la vaccination chez les enfants.
  • Des taux élevés de cholestérol.
  • Une perturbation du fonctionnement du foie.
  • La baisse du poids de naissance.

Par ailleurs, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le PFOA (un type particulier de PFAS) comme « cancérogène pour les humains » et le PFOS (un autre type de PFAS) comme substance « cancérogène suspecté pour les humains ».

Les recherches continuent pour en savoir plus sur les impacts sur la biodiversité et la santé humaine.

Comment gérer la pollution aux PFAS ?

Il est très difficile de se débarrasser des PFAS une fois que ces substances ont été fabriquées. D’une part parce qu’elles se sont accumulées dans les sols, l’eau et l’air et d’autre part parce que les processus de dépollution coûtent très cher et ne sont pas encore très efficaces.

Aujourd’hui, on tente de se débarrasser des PFAS de plusieurs manières :

  • En dépolluant un milieu : c’est-à-dire en diminuant la concentration de PFAS dans ce milieu pour diminuer leur impact. Les substances ne sont pas détruites mais prélevées pour être stockées ailleurs. Reste donc la question de l’élimination de ces nouveaux déchets.
  • En les dégradant : c’est-à-dire en les transformant en molécules moins dangereuses. Cette méthode est encore en développement par les chercheurs.

Face à cette complexité, 5 pays (l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède et la Norvège) portent actuellement une demande de restriction des PFAS dans l’Union européenne afin de limiter fortement la production et les émissions de PFAS dans l’environnement.

En attendant l’adoption de cette restriction au niveau de l’Union européenne, la France s’est dotée d’un plan d’actions interministériel sur les PFAS (PDF – 3,8 Mo) en avril 2024 et a adopté en février 2025 une loi visant à protéger la population des risques liés aux PFAS. Cette loi, qui doit encore faire l’objet de décrets d’application, prévoit notamment un meilleur encadrement de la présence des PFAS dans les eaux potables ainsi que l’interdiction de certains PFAS dans les produits cosmétiques, les produits de fart, les textiles d’habillement et les chaussures.

Pour aller plus loin

Quelques liens utiles pour mieux comprendre