Une pollution parfois invisible

Les déchets échoués sur les plages ou le long des cours d’eau ne sont que la partie visible de la pollution plastique. Il existe également une pollution encore plus importante et invisible l’œil nu : les microplastiques.

On les retrouve partout dans l’océan, y compris dans les zones les plus reculées et les plus profondes, mais aussi dans les sols ou dans l’air que nous respirons.

Ces microplastiques sont issus de plus gros morceaux de plastiques qui se sont fragmentés avec le temps et l’usure (sous l’effet du vent, des cours d’eau et des rayons du soleil) jusqu’à devenir des petits confettis de quelques millimètres de largeur. Ils continuent à se disloquer en particules de plus en plus fines, jusqu’à ne plus devenir que des nanoparticules de plastique.

Nombre d’années nécessaires à la décomposition du plastique

Infographie du temps de dégradation du plastique (transcription ci-après)

Lire la transcription détaillée de l’infographie « Nombre d’années nécessaires à la décomposition du plastique » (PDF – 43 ko) (PDF - 41,35 Ko)

D’où provient cette pollution ?

Elle provient des plastiques abandonnés dans l’environnement mais aussi de plastiques libérés directement en très petits morceaux. Par exemple les particules produites par l’usure des pneus, les microbilles présentes dans les cosmétiques ou les dentifrices rejetés dans les eaux usées, ou les microfibres synthétiques évacuées lors du lavage des vêtements, qui ne sont pas dégradées dans les stations d’épuration.

15 

tonnes de plastiques sont rejetées chaque minute dans l’océan

85 %

des déchets en mer
sont des plastiques

Source : MTECT

C’est quoi le 7ᵉ continent de plastique ?

Il existe 5 zones d’accumulation de déchets plastiques dans l’océan. La plus grande, équivaut à 6 fois la France.

Cette appellation désigne les immenses zones océaniques où s’accumulent les déchets sous l’effet des courants marins. Loin d’être un continent stricto sensu (sinon par sa superficie), il s’agit plutôt d’une immense « soupe », essentiellement constituée de microplastiques.

80 % des déchets retrouvés en mer seraient d’origine terrestre. Les 20 % restant proviennent des activités de pêche (cordages, filets, casiers…), des navires marchands et de croisière, des ferries, des bateaux de plaisance, des navires militaires, des plateformes de forage…

Les déchets d’origine terrestre sont liés au tourisme, à tout ce qui est jeté dans la rue, aux décharges illégales, aux produits cosmétiques, aux fibres de polyester et acryliques qui partent avec l’eau de lavage des vêtements, aux poussières de dégradation de pneus qui rejoignent les eaux pluviales. Ces déchets arrivent en mer le plus souvent en empruntant le chemin des égouts ou des rivières.

Des phénomènes naturels peuvent également être sources de déchets en mer, comme une tempête, un tsunami, une crue, ou de l’érosion faisant apparaitre une ancienne décharge.

On estime qu’entre 5 à 13 millions de tonnes de déchets plastiques entrent dans les océans par an (soit 1 % à 4 % de la production mondiale). Depuis 1980, plus de 150 millions de tonnes y auraient été accumulés.

Source : Notre-environnement.gouv.fr

Est-il possible de « nettoyer » les océans et les sols ?

Aujourd’hui, tous les océans sont pollués par des plastiques de toutes tailles très éparpillés et difficiles à récupérer. En effet, il n’y a pas que de gros morceaux de plastique qu’on pourrait repêcher. Les microplastiques ou nanoplastiques sont quasi impossibles à récupérer.

Beaucoup d’insectes se nourrissent de la matière organique des sols et ingèrent donc en même temps du plastique. Ce plastique peut aussi se retrouver dans les fruits et légumes que l’on mange !

Le plastique avalé par les poissons se stocke dans leur chair et contamine toute la chaîne alimentaire jusqu’aux êtres humains.

Un être humain ingérerait près de 5 grammes de particules de plastique chaque semaine, soit l’équivalent d’une carte de crédit (Source : étude de l’Université de Newcastle).

Comment réduire la pollution plastique ?

La pollution plastique pourrait être réduite de 80 % d’ici à 2040 si les pays et les entreprises effectuent des changements profonds, selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Le rôle des industries

En travaillant sur l’éco-conception, les fabricants d’emballages cherchent déjà à réduire le volume de plastique utilisé en diminuant par exemple le poids de l’emballage.

Les industriels travaillent aussi sur de nouvelles compositions en incorporant davantage de plastique recyclé ou de matière biosourcée. Le groupe LEGO®, qui fabrique des briquettes de jeu pour enfants, a ainsi développé un produit composé à 98 % de plastique issu de canne à sucre.

En 18 ans, la bouteille en plastique a perdu 40 % de son poids. 1994 : 45,5 grammes. 2012 : 28,5 grammes.

Mais encore trop peu de plastiques recyclés sont utilisés dans la fabrication de nouveaux produits.
En cause : la faible quantité ou qualité des matières recyclées, ou encore leur coût, parfois plus élevé que celui de la résine vierge (notamment en cas de chute des cours du pétrole). Pourtant, les substituer au plastique vierge représente un véritable gain environnemental. Une tonne de plastique réinjectée dans un nouveau cycle industriel permet de préserver des ressources et d’éviter 1 300 à 2 200 kg éq. CO2.

Le rôle des citoyens

De nombreuses actions sont réalisables au quotidien pour limiter le plastique dans nos vies !

Acheter en vrac pour se passer des emballages jetables

Céréales, riz, pâtes, aromates, biscuits, bonbons, lessive, nettoyants ménagers… l’offre est en plein développement. Et pour des achats « zéro déchet », l’idéal est d’apporter ses propres contenants (pochons en tissu, sacs en papier réutilisés…). Les commerces acceptent de plus en plus les emballages personnels de leurs clients.

Privilégier les produits conditionnés dans un emballage facilement recyclable

Plusieurs produits sont désormais disponibles dans des bocaux en verre, des emballages en carton.

Éviter le plus possible les objets jetables

Dans la cuisine, pour recouvrir les aliments, utilisez une assiette ou un bee wrap (tissus enduits de cire d’abeille réutilisables) plutôt qu’un film plastique.

Dans la salle de bain, préférez un rasoir avec des lames de rechange en inox, un pain de savon traditionnel plutôt que du gel douche, des cosmétiques solides (shampoing, déodorant).

Penser zéro plastique

Utilisez des boîtes de rangement en carton, des bouteilles et bocaux en verre, des ustensiles de cuisine en bois, des moules en pyrex, une bouilloire en inox, une poubelle métallique… Tous rendent les mêmes services que le plastique. Et pour meubler la maison, privilégiez le bois, y compris à l’extérieur !

Ne rien jeter au sol

Pas de mégot enfoui dans le sable, d’emballage plastique qui s’envole dans les dunes ou dans la mer, de canette et de bouteille laissées sur un chemin de montagne, de chewing-gum tombé dans la neige… Ça semble évident ? Pourtant, en 2018, l’association Mountain Riders a récolté 39 tonnes de déchets sur les domaines skiables français.

Le saviez-vous ?

1 seul masque chirurgical abandonné peut relâcher jusqu’à 173 000 microplastiques après une semaine en mer.

Bien trier tous les déchets pour faciliter le recyclage

Nous ne recyclons pas assez le plastique : en France, seulement 28 % des déchets plastiques sont recyclés. Nous pouvons largement faire mieux ! Pour les emballages plastiques, l’Europe a fixé des objectifs ambitieux : 50 % recyclés en 2025 et 55 % en 2030.

Nous trions de mieux en mieux les déchets à la maison mais pas suffisamment dans les lieux collectifs !

Exergue : Aujourd’hui, partout en France, tous les emballages en plastique vont dans le bac de tri.

Si vous avez un doute pour savoir où jeter votre déchet en plastique, consultez vite www.quefairedemesdechets.fr.

Focus vidéo

Le plastique vagabond

Plongez dans la plastisphère en suivant les aventures d’Horsea le vagabond de plastique.

Voir la vidéo

Pollution Plastique des Océans

Focus sur la pollution microscopique qui s’insinue jusque dans l’eau potable.

Voir la vidéo

Pour aller plus loin

Guide « Les éco-délégués contre la pollution de l’océan »

Récoltez des idées d’actions pour changer nos comportements et réduire la pollution marine à la source.

Consulter le guide

Guide « Le paradoxe du plastique en 10 questions »

Pourquoi et comment sortir de notre dépendance aux plastiques dans votre vie quotidienne ? Le point et les solutions sur la question !

Consulter le guide

Entretien Audio « En finir avec la pollution plastique »

Découvrez interview de Llorenç Milà i Canals, Chef du Secrétariat de l’initiative sur le cycle de vie du PNUE.

Écouter l’interview

Kit pédagogique de la Surfrider Foundation

Retrouvez dans ce kit les réponses à toutes vos questions sur l’océan et la menace plastique.

Télécharger le kit (PDF – 2,06 Mo)

À vous de jouer !

Quiz
Combien de morceaux de plastiques flottent actuellement dans les océans ?

5 000 milliards de morceaux de plastique (dont plus de 90 % de microplastiques) flotteraient dans les océan.

(source : Fondation Tara Océan)