L’augmentation de la population mondiale combinée à une urbanisation croissante pose le constat d’un besoin plus important en nourriture. La réponse la plus simple serait de dire qu’il suffit d’augmenter la surface des terres agricoles. Cependant 80 % d’entre elles sont déjà surexploitées.
Couper les forêts pour en faire des terres cultivables ? Impossible car nous devons préserver les espaces naturels pour préserver la biodiversité. Une nouvelle forme de culture se développe en ville : l’agriculture urbaine.
75 %
de la population française habite en ville
80 %
de la population mondiale vivra en ville en 2050
L’agriculture urbaine, ce sont des petites surfaces en ville (terrains vagues, jardins, vergers, balcons, toits, terrasses, récipients divers) utilisées pour cultiver des plantes et élever des animaux. Cela répond aussi à d’autres besoins des habitants : verdissement des lieux de vie, convivialité et lien social, recyclage des déchets organiques… La production vient finalement au second plan.
Food and agriculture organisation (FAO)
Dans les pays développés, l’agriculture urbaine est apparentée à un loisir mais elle est un enjeu majeur dans les pays en développement car on estime qu’elle pourrait fournir de la nourriture au quart de la population urbaine mondiale.
Comment cultiver en ville ?
Les toits cultivés
Les toits sont de plus en plus utilisés pour accueillir la biodiversité (cultures sous toutes ses formes, ruches…).
Le saviez-vous ?
La ville de Bâle, en Suisse, est la capitale mondiale des toits végétalisés.
La ville de Paris encourage également la végétalisation et la culture sur les toits. Elle propose même un guide pour aider ses habitants à se lancer.
Les jardins partagés
Partagés ou communautaires, ces jardins sont des potagers gérés en commun par un groupe d’habitants. Ils s’installent facilement au cœur des villes sur de petits espaces. Ils favorisent les liens entre les habitants d’un même quartier. De plus en plus à la mode, des cours de jardinage peuvent être proposés dans certains jardins pour avoir la main verte.
Les jardins pédagogiques
Ils sont installés en milieu scolaire ou dans des parcs, ils sont des lieux d’apprentissage et d’initiation à l’agriculture, à l’alimentation, à la nature et à l’environnement.
La viticulture
Les vignobles urbains sur de petites surfaces ne sont pas rares. Par exemple, en Île-de-France, on compte 132 vignes. La plus connue est le Clos de Montmartre dans le 18e arrondissement de Paris.
L’hydroponie ou la culture hors-sol
C’est la culture de plantes sur un sol neutre (sable, eau, billes d’argiles…) qui remplace la terre naturelle. Les racines trempent dans l’eau où elles puisent les nutriments dont elles ont besoin. Cette technique peut être adaptée à la culture sur des toits ou dans des espaces clos.
L’aéroponie
C’est une culture hors-sol où les racines sont suspendues et ne sont pas en contact avec un milieu solide ou liquide. Des vaporisations permanentes apportent l’eau et les nutriments nécessaires à la croissance des plantes.
L’aquaponie
Ce terme est une contraction des mots aquaculture et hydroponie. Cette technique permet d’élever ensemble des végétaux avec des poissons d’eau douce. Ce sont les déjections des poissons riches en azote, en phosphore et potassium qui servent d’engrais pour le végétal qui a son tour purifie l’eau.
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Comment pratiquer l’élevage en ville ?
Des poulaillers
Les poulaillers s’installent dans les jardins partagés, les espaces verts et même les cours d’école, de collège et de lycées. Les poules mangent les restes de cuisine et pondent des œufs.
L’éco-pâturage
Il est désormais fréquent d’apercevoir des brebis, des moutons ou des chèvres brouter les pelouses de lieux publics. Cette pratique permet d’entretenir (sans tondeuse) des parcs, des jardins publics, des terrains enherbés… en y laissant pâturer les animaux.
La myciculture urbaine
Des projets de champignonnière urbaine voient le jour dans des sous-sols désaffectés ou dans des anciens containers. Les projets reposent souvent sur la récupération des déchets (marc de café, drêche de brasserie).
L’apiculture urbaine
Des ruches sont présentes depuis longtemps en milieu urbain, et notamment dans les parcs ou sur les toits. L’apiculture urbaine reste majoritairement le fait d’amateurs ou d’associations dans une volonté pédagogique et de loisirs.
L’algoculture urbaine
La production de micro-algues est en plein essor ; leurs fortes teneurs en protéines, lipides, sucres et pigments ouvrent de vastes champs d’application dans l’alimentation humaine et animale, les cosmétiques, l’énergie, les nanobiotechnologies, ou la chimie. Elles sont cultivées dans des bassins ouverts ou dans des photobioréacteurs fermés, pouvant donc s’adapter au milieu urbain.
L’entomoculture urbaine
La production d’insectes est un marché qui émerge avec des débouchées diverses : lipides et protéines pour l’alimentation humaine et animale, enzymes pour l’industrie pharmaceutique, chitine pour la production de bioplastique et déjections et exuvies pour fertiliser les terres.
Quelques espèces sont adaptées à l’agriculture urbaine, permettant notamment de recycler des déchets (alimentaires, verts, des boulangeries, des cafés…), c’est le cas des vers lombrics qui mangent les déchets organiques et produisent des déjections que l’on utilise comme terreau dans un lombricomposteur.
Des fermes urbaines, une idée à développer ?
Alors que sa surface agricole est 6 fois plus petite que la France, le Japon a trouvé la solution pour nourrir sa population : la création d’espaces cultivables sur plusieurs étages aussi appelées fermes verticales. Les végétaux sont disposés en rangées superposées et reçoivent de l’eau et de la lumière artificielle nécessaires à leur croissance.
La production ne dépend donc pas des aléas climatiques ni de la tombée de la nuit. Selon les promoteurs de ce type de fermes, les produits pousseraient deux à quatre fois plus vite que dans un champ traditionnel. Comme les cultures ne sont pas exposées aux insectes et ravageurs, il n’y a pas besoin d’utiliser des pesticides.