Des COP pour faire face à la crise de la biodiversité
Tous les deux ans, une conférence des parties (COP) réunit des scientifiques et des décideurs du monde entier sur le sujet de la biodiversité. Moins connues que son homologue sur le climat, la COP sur la biodiversité est pourtant tout aussi importante.
Chaque COP réunit les États signataires de la Convention sur la Diversité Biologique de 1992 qui décident de plans de travail pour atteindre les objectifs définis dans la convention :
- la conservation de la biodiversité,
- l’utilisation soutenable du vivant,
- le partage juste et équitable des avantages issus des ressources génétiques.
Les COP sont aussi l’occasion d’évaluer les progrès sur les enjeux de biodiversité. Et des enjeux, il y en a ! 75 % des milieux terrestres et 40 % des écosystèmes marins sont fortement dégradés.
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des espèces vivantes sont menacées d’extinction d’ici 2050
On considère que l’on se dirige vers une 6ᵉ extinction de masse des espèces, entièrement causée par les activités humaines (via la pollution, le changement d’usage des terres, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, la surexploitation des ressources naturelles ou le changement climatique).
Des solutions existent pourtant pour faire face à la crise de la biodiversité et nécessitent une coopération internationale.
Un peu d’histoire de COP
Les COP sur la biodiversité ont lieu depuis 1994. Certaines ont permis l’adoption d’engagements importants.
1994 (COP 1) : La première Conférence des Parties pour la Convention sur la Diversité Biologique de Nassau, aux Bahamas, a permis d’établir les modalités d’organisation des futures COP, auxquelles participent aujourd’hui 196 Parties signataires de la convention.
1998 (COP 4) : C’est à Bratislava, en Slovaquie, qu’a été adopté le Mandat de Jakarta (rédigé à Jakarta lors de la COP 2), un consensus mondial sur l’importance de la diversité biologique marine et côtière.
2000 (COP Extraordinaire 1) : Les Parties signataires de la CBD se sont réunies exceptionnellement à Montréal en 2000 pour adopter le Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques. C’est le premier accord international sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Il vise à prévenir les risques pour la biodiversité et la santé humaine liés à leur utilisation.
2010 (COP 10) : Le Protocole de Nagoya a été adopté lors de la dixième COP sur la biodiversité à Nagoya, au Japon. Il fixe pour objectif la partage juste et équitable des bénéfices issus de l’utilisation des ressources génétiques, c’est-à-dire des êtres vivants (végétaux, animaux, micro-organismes) sélectionnés par les éleveurs, agriculteurs ou scientifiques en fonction de leurs besoins. Le Protocole de Nagoya établit également un plan stratégique pour la préservation de la biodiversité biologique pour la période 2011-2020, ainsi que l’objectif de constituer un panel international d’experts sur la biodiversité, l’IPBES (l’équivalent du GIEC pour la biodiversité), officiellement créé en 2012.
2022 (COP 15) : Le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal est un plan stratégique historique pour la période 2022-2030, adopté lors de la COP 15 à Montréal. Il fixe des objectifs de long terme pour la préservation et la restauration de la biodiversité d’ici à 2050 et 23 cibles d’action d’ici à 2030. L’accord de Kunming-Montréal fixe notamment pour cibles à horizon 2030 l’atteinte de 30 % d’aires marines, côtières, terrestres et d’eaux douces protégées au niveau mondial (Cible 3) et la réduction de la perte des zones de forte importance pour la biodiversité à « proche de zéro » (Cible 1).
Le saviez-vous ?
En 2024, la COP 16 aura lieu à Cali, en Colombie.
Du 21 octobre au 1ᵉʳ novembre 2024, la COP 16 doit permettre d’évaluer l’avancée de la mise en œuvre de l’Accord de Kunming-Montréal (COP 15) et de mobiliser des ressources financières et techniques pour atteindre les objectifs.
Pour aller plus loin
MOOC – B.A.-BA du climat et de la biodiversité
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