Les impacts visibles en France
Une hausse des températures
En 2022, la température moyenne mondiale a été supérieure de 1,15 °C à celle de la période préindustrielle, dopée par des concentrations de gaz à effet de serre qui ont battu de nouveaux records.
La température moyenne de la France a atteint 14,5 °C, dépassant la normale (période référence 1961-1990) de 2,7 °C.
L’année 2022 s’est ainsi classée au 1ᵉʳ rang des années les plus chaudes sur la période 1900-2022, devant 2018 (13,9 °C), 2014 (13,8 °C) et 2020 (14,1 °C).
+1,9 °C
c’est le réchauffement en France entre 2013-2022 (par rapport à 1850-1900).
Plus de fortes chaleurs et moins de gel
Le nombre de journées chaudes (supérieure à 25 °C) augmente de 4 et 6 jours par décennie avec quelques variations en fonction des régions.
Une diminution du nombre de jours de gel est observée sur toutes les régions de 2 à 4 jours par décennie. Cette diminution est encore plus marquée dans le nord-est et le centre de la France.
Des sécheresses plus marquées
Les précipitations diminuent en été, mais également en hiver sur la majorité de la métropole. Elles ont atteint -40 % en 2022.
1 261
cours d’eau asséchés au 1ᵉʳ août 2022.
2 000
communes proches de la rupture d’approvisionnement en eau potable en 2022.
Les sécheresses augmentent le risque d’incendie. Les incendies ont des conséquences dramatiques pour les populations, les écosystèmes (la faune et la flore), les activités économiques (tourisme, exploitation forestière…) et libèrent de grosses quantités de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
7 000
incendies déclarés sur le sol français en 2022.
2,5 Mt
de CO₂ émises.
Des pluies plus intenses
Sur le pourtour méditerranéen, les pluies peuvent tomber de façon intense pendant un ou plusieurs jours, mais cela est très variable d’une année sur l’autre. On constate cependant un nouveau phénomène : les évènements pluvieux les plus extrêmes (cumul quotidien supérieur à 200 mm) sont de plus en plus fréquents sur le pourtour méditerranéen.
Une élévation du niveau des mers
L’augmentation des températures entraîne la fonte des calottes glaciaires et des glaciers de montagne ainsi que la dilatation des océans : +0,23 m depuis 1900, dont 6 cm depuis 2000. Le niveau moyen d’augmentation du niveau des mers est passé de 1,3 mm par an de 1901 à 1971, à 1,9 mm par an de 1971 à 2006, puis à 3,8 mm par an de 2006 à 2020.
Des bouleversements en chaîne
Le changement climatique entraîne des conséquences pour tous les Français :
- Des impacts sur la santé (les périodes de fortes chaleurs sont très difficiles à vivre pour les personnes fragiles par exemple).
- Des impacts sur le tourisme d’hiver en raison de la baisse de l’enneigement.
- Une possible baisse des rendements agricoles sur certaines cultures à cause de la grêle, d’inondation ou de période de sécheresse entre autres.
- Des risques accrus de dégradation des habitats des personnes vivant en bord de mer ou dans une zone touchée par le phénomène de retrait-gonflement des argiles (dû à la recrudescence de longues périodes de sécheresse).
Les impacts par régions
Toutes les régions françaises sont concernées par l’intensification des épisodes de sécheresse, des périodes de pluies plus extrêmes, des journées plus chaudes… mais il existe des particularités d’une région à l’autre.
Source : Réseau Action Climat
Les impacts en Outre-Mer
Les DROM-COM sont les territoires français les plus exposés aux impacts du changement climatique.
Un blanchissement des coraux : l’acidification et la hausse de la température des océans favorisent le blanchissement des coraux. La disparition de ces écosystèmes, qui abritent 25 % de la faune marine, a des répercussions sur l’accès à la nourriture, reposant largement sur les produits de la mer.
Des événements météorologiques extrêmes : le réchauffement climatique multiplie les risques de cyclones et d’épisodes de forte précipitation. Ce qui entraîne de gros dégâts matériels, la perte des productions agricoles et l’interruption du tourisme au cœur de l’économie pour certaines régions des DROM-COM.
La submersion du territoire : la hausse du niveau de la mer et la multiplication des épisodes météorologiques extrêmes renforcent le risque de submersion. Certains habitats et infrastructures commencent à être déplacés vers l’intérieur des terres.
Les impacts en Auvergne-Rhône-Alpes
La fonte des glaciers : la totalité des glaciers des Alpes est menacée de disparition. Avec l’augmentation des températures, la période de fonte des glaciers se prolonge. Dans les Alpes, les glaciers ont perdu 70 % de leur volume depuis 1850.
Des fortes chaleurs : la région est l’une des plus touchées par la hausse des températures. Celles de Lyon pourraient se rapprocher de celles de Madrid d’ici à 2050 et d’Alger avant la fin du siècle.
Des inondations : 2 millions de personnes, soit 39 % de la population régionale, vivent dans une zone menacée par les inondations.
Les impacts en Bourgogne-Franche-Comté
Des sécheresses : la hausse des températures entraîne une augmentation de l’évapotranspiration qui provoque l’assèchement des sols. La recharge des nappes phréatiques pourrait baisser de 5 à 25 % d’ici à 2050. En 2019, 82 % des mortalités de plantations étaient dues à la sécheresse.
Des pertes agricoles : la hausse des températures entraîne une surchauffe des cultures qui se dessèchent. Les sécheresses mettent en difficulté l’approvisionnement des cultures en eau ainsi que les élevages, très consommateurs d’eau. Les chaleurs augmentent aussi la présence de maladies et des ravageurs agricoles.
Les impacts en Bretagne
Des sécheresses : les hausses des températures entraîne des sécheresses estivales plus fréquentes, l’asséchement des cours et des retenues d’eau, qui fournissent 70 % de l’eau potable en Bretagne.
Une acidification des eaux : l’acidification des eaux affecte l’économie et le tourisme en Bretagne, dépendants de la pêche notamment.
Les impacts en Centre-Val de Loire
Des sécheresses : d’ici au milieu du siècle, la région devrait connaître en moyenne 20 jours de vagues de chaleur de plus que dans le climat actuel (7 à 10 jours). Le nombre de jours dépassant 25 °C devrait doubler d’ici à 2100. La hausse de chaleur entraîne une baisse du débit des cours d’eau et de la recharge des nappes phréatiques.
Des retraits-gonflements du sol : la population de cette région est la plus menacée en France par ce phénomène. La baisse du volume d’eau dans les sols entraîne une rétractation des sols argileux, ce qui peut conduire à des mouvements de terrains et des dégâts sur les fondements ou les surfaces des maisons, des routes… Un sol sec absorbe moins bien les pluies intenses et cela augmente le risque d’inondation.
Les impacts en Corse
Des fortes chaleurs : d’ici à 2100, la Corse connaîtra 35 à 63 journées chaudes (dont la température dépasse les 25 °C) supplémentaires par an par rapport à la fin du XXᵉ siècle.
Des sécheresses : l’alimentation des cours d’eau est en baisse alors que l’enneigement diminue. Les réserves d’eau sont aussi restreintes par des pluies moins bien réparties avec des épisodes de précipitations extrêmes.
Des incendies : ils sont favorisés par les fortes chaleurs et les sécheresses.
La hausse du niveau de la mer : elle est de plus de 3 mm par an en Corse, accentuant les risques de submersion et d’érosion des sols des littoraux.
Les impacts dans le Grand Est
Des sécheresses : avec la hausse des températures, les sols sont de moins en moins humides. La sécheresse entraîne également un risque de retrait-gonflement des argiles qui concerne 2,7 millions d’habitants.
Des pertes agricoles et économiques : les cultures végétales et les élevages sont affectés par les sécheresses et l’accès à l’eau diminué. Les industries et les infrastructures de transport (comme le train, le transport fluvial sur le Rhin…) sont ralentis en cas de fortes chaleurs et de pénurie d’eau, ce qui affecte l’ensemble de l’activité économique de la région Grand Est.
Des conséquences sur la forêt : la sécheresse rend plus vulnérable les forêts face aux ravageurs et aux incendies, entraînant aussi un recul de la biodiversité. L’affaiblissement des forêts de la région Grand Est a déjà été multiplié par 10 en 50 ans.
Les impacts dans les Hauts-de-France
Des inondations : l’augmentation de courts épisodes de pluie intense et l’élévation du niveau de la mer favorisent les inondations dans la région. 2,2 millions d’habitants et 6 communes sur 10 sont concernés par ce risque.
Le retrait-gonflement des argiles : les épisodes de sécheresse et d’inondations dans la région changent la teneur en eau des sols, ce qui entraîne des mouvements de terrains, la dégradation des bâtiments et des routes qui se fissurent. 90 % de la surface de la région et 89 % des maisons individuelles sont exposées au risque de retrait-gonflement des argiles.
Les impacts en Île-de-France
Des fortes chaleurs : cette région pourrait connaître 23 à 30 jours de canicule par an d’ici à 2050 (contre 6 à 9 jours par an à la fin du XXᵉ siècle). La chaleur est encore plus difficile à vivre en ville : la chaleur est absorbée dans le béton, la pierre, le zinc, le revêtement des rues et le manque de végétation et de circulation de l’air limite le rafraîchissement pendant la nuit.
Le retrait-gonflement des argiles : la région est très exposée aux risques de retrait-gonflement des argiles
Un risque d’inondation : en raison de l’artificialisation des sols et de leur assèchement, l’eau de pluie pénètre difficilement dans les sols.
Les impacts en Normandie
La hausse du niveau de la mer : elle est estimée à +20 cm aujourd’hui dans la région (par rapport à 1850-1900) et pourrait atteindre jusqu’à 1 mètre supplémentaire dès 2100. En conséquence, les inondations marines se multiplient dans les zones littorales et dans les terres, lorsque l’eau remonte les cours d’eau. L’érosion des côtes entraîne également une disparition de certaines plages.
Des pertes agricoles : la première région agricole française est menacée par l’augmentation du risque d’inondations, des épisodes de pluies extrêmes, des épisodes de sécheresse et la baisse de disponibilité en eau douce, affectant les cultures et les élevages.
Les impacts en Nouvelle-Aquitaine
Des sécheresses : avec une baisse des précipitations en période estivale et la hausse des températures globales, les sécheresses se multiplient dans la région. Les sécheresses affectent les rendements agricoles et la disponibilité de l’eau douce.
Des incendies : les forêts sont plus fragiles en raison de la sécheresse.
Des mouvements de terrain : l’augmentation des températures favorise le risque de retrait-gonflement des argiles.
La hausse du niveau de la mer : la région est de plus en plus victime du phénomène d’érosion et de recul du trait de côte. La côte sableuse perd en moyenne 1 à 3 mètres par an, avec parfois des reculs jusqu’à 30 mètres lors de fortes tempêtes.
Les impacts en Occitanie
Des sécheresses : à cause de la baisse des précipitations et la hausse des températures, la région connaît de plus en plus de sécheresses.
Des épisodes extrêmes : les vagues de chaleur, pluies intenses et sécheresses pourraient se multiplier dans les années à venir, entraînant des inondations, glissements de terrain, pertes agricoles, canicules… 2,5 millions d’habitants sont exposés aux inondations en Occitanie.
Les impacts dans les Pays de la Loire
Un manque d’eau : l’eau douce diminue dans la région, essentielle pour l’irrigation agricole, l’élevage bovin, la production industrielle ou la production énergétique.
Un risque de submersion : à cause de la montée du niveau de la mer, les dommages liés aux inondations par submersion devraient augmenter de 100 % à 150 % en Vendée et en Loire-Atlantique d’ici à 2050.
Les impacts en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Des chaleurs extrêmes : la région est marquée par des températures moyennes en hausse avec des journées chaudes et des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et marquées en été.
Des épisodes méditerranéens : déjà fréquents, ces violents orages durant lesquels tombe l’équivalent de plusieurs mois de pluie en quelques jours vont se multiplier, entraînant des inondations.
Des incendies : les fortes chaleurs, la sécheresse et le dépérissement des milieux forestiers favorisent le déclenchement et la propagation des incendies. Ce risque est ainsi en augmentation, en particulier pour les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse. La fréquence des méga-feux pourrait progresser de 42 à 90 % d’ici à 2100 en fonction de la hausse des émissions de gaz à effet de serre.
Pour en savoir plus sur les conséquences du dérèglement climatique en France par région, vous pouvez consulter le guide La France face au changement climatique : toutes les régions affectées.
Pour aller plus loin
Exposition – Causes et impacts du changement climatique
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Infographie – Changement climatique, il y a urgence à s’adapter
S’il nous est possible d’atténuer les impacts du changement climatique, nous devons nous y adapter. Faisons le point.
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