Des bouleversements à venir
Alors que nous sommes de plus en plus nombreux à vivre en ville, les sports de nature nous offrent une respiration qui reconnecte tous nos sens. Cependant, avec le changement climatique, certains de ces sports sont menacés.
L’enneigement, moins important d’années en années, rend la pratique du ski impossible dans certaines stations de moyenne montagne.
Les prévisions dans un monde à +4 °C
80 %
d’épaisseur de neige perdue dans les stations des Alpes à + de 1 500 mètres d’altitude, par rapport à aujourd’hui
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il n’y aurait plus aucune station de ski en activité dans les Pyrénées
Source WWF France
Sur les côtes méditerranéenne et atlantique françaises, la montée des eaux inquiète certains clubs de voiles qui pourraient bien disparaitre. 131 seront sous l’eau si la température de la planète augmente de +4 °C.
Les sports d’endurance comme le marathon ou les courses cyclistes risquent de ne plus pouvoir être organisés en fin de printemps et en plein été en raison de vagues de chaleur de plus en plus fréquentes. En effet, au-delà de 32 °C, il est déconseillé de pratiquer du sport car on risque le coup de chaleur. Plus la température extérieure est élevée et plus l’effort est intense et prolongé, plus il est difficile pour le corps de transpirer et donc de maintenir sa température en dessous de 40-41 °C, seuil vital à ne pas dépasser.
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mois d’activité sportive pourraient être perdus en France dans un monde à +4 °C
Des adaptations à prévoir
Certains sentiers de randonnées pédestres ou cyclistes (les Calanques de Marseille ou l’île de Ré par exemple) sont très fréquentés, ce qui perturbe les écosystèmes. De plus les sportifs rejoignent le plus souvent ces lieux en voiture et participent ainsi à augmenter les gaz à effet de serre.
Des lieux limitent déjà le nombre de visiteurs
Depuis 2022, la ville de Marseille a mis en place des quotas pour limiter le nombre de visiteurs journaliers dans la Calanque de Sugiton et la Calanque des Pierres Tombées car les roches se dégradent trop sous les milliers de pas qui les foulent…
La métropole de Toulon limite le nombre de visiteurs journaliers à 6 000 dans l’île de Porquerolles.
En Bretagne, l’île de Bréhat restreint l’afflux de visiteurs à 4 700 par jour en semaine durant l’été.
La France n’est pas la seule à prendre ce genre de mesures : l’Espagne, l’Italie, la Thaïlande mettent aussi en place des restrictions pour protéger les sites naturels sur-fréquentés.
Enfin, le sport en général participe à la surconsommation de matériel (chaussures techniques, tenue anti-transpirante, ski…) dont la production, l’utilisation et la fin de vie ont un impact négatif sur la planète.
Alors, que peut-on faire ?
Tous les acteurs de la filière doivent modifier leurs comportements et faire évoluer leurs mentalités. Leur rôle est essentiel pour transmettre les bons gestes et un plus grand respect de la nature dans les médias (publicité, réseaux sociaux) et lors d’événements et de compétitions.
Pour réduire les émissions de CO₂ de l’édition 2025, les organisateurs du Marathon du Mont-Blanc ont prévu de réserver 40 % des dossards pour les participants qui viendront en train. Les déplacements sont en effet majoritairement responsables des émissions de CO₂ de l’événement.
Le comportement des sportifs est essentiel. Voici les quelques bons gestes à adopter :
- Respectez les règles de protection des milieux naturels : ne pas sortir des chemins balisés, ne pas laisser de déchets en pleine nature, ne pas cueillir de fleurs sauvages ou ramasser de galets sur les plages…
- Privilégiez la location plutôt que l’achat de matériel sportif que vous utiliserez peu de fois.
- Privilégiez le train ou les transports collectifs plutôt que la voiture pour aller pratiquer votre sport. Il est de plus en plus facile de rejoindre une station de sports d’hiver en train + navette. Certaines stations offrent même des réductions sur les abonnements de forfait-ski pour les sportifs les plus responsables.
- Découvrez des sports de nature un peu différents. Pour les amateurs de sensations fortes, s’il n’y a pas de neige en montagne, vous pouvez essayer les descentes de montagne en VTT par exemple.
Le saviez-vous ?
Pour savoir comment mieux protéger la faune sauvage, des informations très détaillées sont proposées grâce au travail collectif de Biodiv’Sports.
Vous trouverez des conseils pour vos randonnées à pied, en raquettes ou en VTT, de descentes en ski, de vols en parapente, de descentes de rivière en kayak…
Grâce au widget de Biodiv’Sports vous accèderez facilement à des informations précises sur les zones sensibles.
Des sportifs de haut-niveau s’engagent
Certains sportifs ont conscience de leur impact et de celui de leur sport sur la planète. Ils veulent participer à protéger le magnifique cadre de vie que la nature leur offre pour pratiquer leur sport. En prenant des décisions importantes pour leur carrière, ils montrent que l’engagement de chacun peut faire évoluer la situation.
Le Britannique Andy Symonds, athlète d’Ultra-Trail a renoncé aux championnats du monde de 2022 en Thaïlande pour éviter d’alourdir son empreinte carbone.
Le Français Xavier Thévenard, athlète d’Ultra-trail, a également fait le choix de ne pas participer à certaines épreuves sportives qui l’obligeraient à faire de longs déplacements, notamment en avion.
Le skieur français Alexis Pinturault a refusé de participer à la descente de Zermatt (Suisse) en 2023 (une des descentes de la coupe du monde) car les travaux de préparation de la piste ont nécessité l’utilisation de pelleteuses sur le glacier du Théodule.
Pour aller plus loin
Découvrez les témoignages de sportifs engagés
Nikola Karabatic, champion du Paris Saint-Germain Handball, et Cécile Hernandez, quadruple championne du monde paralympique de snowboardcross, relèvent le FPFP challenge !
7 posters de sensibilisation sur le sport et l’environnement
Ces posters faciles à télécharger peuvent être affichés dans le gymnase, derrière la buvette, dans les vestiaires et les espaces réceptifs pour sensibiliser tous les licenciés aux bons gestes et au sport éco-responsable.